Théories fumeuses, affirmations gratuites, croyances sans fondement :
arrêtez de croire et de faire n’importe quoi en SEO !

Capitalisme attentionnel Google

Google, moteur de recherche neutre cherchant la pertinence, ou arme du capitalisme attentionnel ?

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Qu’est-ce donc vraiment que Google ?

Le public naïf a toutes sortes de croyances à propos de Google :

  • ce serait d’abord et avant tout un moteur de recherche (LOL)
  • ce moteur serait basé sur « la pertinence » et l' »expertise » (re-LOL)
  • fer de lance du capitalisme made in USA, Google respecterait l’idéologie libérale de la libre entreprise et de la libre concurrence (WAHAHAHAHA !!)

Ding-dong, entendez-vous ?

L’heure vient de sonner de détruire ces trois mythes.

Comment ? En leur jetant au visage, toutes griffes dehors, l’arme de destruction massive par excellence : les chats angora.

Google, un moteur de recherche ? Non : une régie publicitaire !

Fondé en 1998, Google a été principalement un moteur de recherche pendant environ 2 ans : dès 2000, Google adopte un business-model de régie publicitaire, qu’il n’a plus quitté depuis et qui l’a conduit à développer le reste de ses produits pseudo-gratuits, conçus pour récolter de l’information sans la payer auprès de ceux qui la produisent (les éditeurs et les internautes), pour la revendre à ceux qui ne la produisent pas (les annonceurs).

A quoi servirait un navigateur comme Chrome ou un système d’exploitation comme Android, si Google n’était qu’un moteur de recherche ? Chrome et Android, Gmail et Google Docs, Google Analytics et Google Search Console, servent à capter des données sur le comportement des utilisateurs ; c’est la régie publicitaire qui sait vendre ces données sans aucune utilité pour le moteur.

Ce modèle économique trouve son sens dans le contexte du capitalisme attentionnel (ou économie de l’attention), où la ressource valorisée est la capacité d’attention de l’humanité considérée en tant que cliente potentielle – et les clients de cette ressource sont les marchands, les entreprises qui ont des biens et services à vendre.

Google, qui est donc fondamentalement et principalement un marchand de pub, ne fait que se servir de son moteur comme instrument pour afficher tous les jours des milliards de liens sponsorisés et collecter et revendre des données gratuites, extraites des comportements des internautes pour mieux cibler les pubs qu’on leur affiche.

Cette réalité moins reluisante que la croyance naïve explique en partie les choix faits par le géant publicitaire, choix qui le conduisent à privilégier ce qui lui ressemble en faisant mine de nous renseigner de manière neutre et objective.

Il va nous suffire de chercher la très mignonne requête “chat angora” dans Google pour démontrer que le moteur ne fournit aucune info neutre et objective.

Un moteur de recherche basé sur la pertinence ?

Dans une conférence Ted, Larry Page, l’inventeur du PageRank de Google, déclare :

Nous avons la lourde responsabilité de fournir aux personnes la bonne information. Nous nous voyons comme un journal ou comme un magazine fournissant une information très objective. C’est pourquoi nous n’acceptons aucun paiement pour afficher nos résultats. Nous acceptons des paiements pour la publicité et nous la vendons en tant que telle. Contrairement à beaucoup de nos concurrents. Je pense que les décisions de ce type ont un énorme impact sur le monde et cela me rend réellement fier de faire partie de Google.

La chose la plus vraie dans cette déclaration est que les décisions de Google ont un énorme impact sur le monde. Tout le reste est faux ou inexact.

Un peu partout dans ses “guidelines”, ces directives que le bon géant donne à l’humanité pour faire prospérer son propre business, Google parle de “pertinence”. A la question que tous les producteurs de contenu se posent, “Comment obtenir du trafic ?”, Google répond invariablement : “En produisant du bon contenu pertinent”. En entendant cela, la vérité se retourne dans sa tombe, pousse des miaulements à réveiller les morts et se lime frénétiquement les griffes contre les parois de son cercueil.

Il est temps de faire entrer en scène nos amis les chats angora !

Recherche « Chat angora« 

Partons donc à la recherche d’informations objectives et pertinentes, et tapons “chat angora” dans Google, pour voir.

En faisant cette recherche, on s’attend à plusieurs types de sites possibles, qu’on jugerait pertinents d’avance :

  • des blogs de fans de chat angora, genre ta cousine qui vit avec 15 chats et qui en parle à longueur de journée depuis ses 8 ans ?
  • des articles sur un média d’amis des animaux domestiques, genre 30 millions d’amis ?
  • des éleveurs de chats angoras, susceptibles de maîtriser un peu le sujet ?
  • un vétérinaire spécialisé, peut-être ?

Eh bien, on n’aura rien de tout cela.

A l’inverse, peut-on penser que l’internaute qui tape “chat angora” s’attend à tomber « très objectivement » sur une anthologie du CAC40 ? Pas vraiment.

C’est pourtant tout ce que Google nous propose en guise de sources d’information très objective :

  • 1/ Josera.fr, qui vend “des aliments pour chiens, chats et chevaux de qualité supérieure, mais aussi des biscuits”
  • 2/ woopets.fr, un site écrit par des rédacteurs pros (probablement SEO) et financé par la pub
  • 3/ jardinage.lemonde.fr : oui, Le Monde, propriété des milliardaires Xavier Niel et Daniel Kretinsky, s’intéresse de près à l’actu des chats angoras, LOL
  • 4/ lemagduchat.ouest-france.fr : les chats angoras passionnent la presse française, subventionnée sur fonds publics au profit du grand capital pour défendre notre chère liberté d’informer pilier de la démocratie blablabla
  • 5/ lefigaro.fr : les gens de droite du groupe du vendeur d’armes Dassault s’intéressent énormément aux chats angora
  • 6/ ohmymag.com : Ohmymag, marque du Groupe Prisma Media, filiale de Vivendi de Bolloré, qui propose d’office un ultimatum “paywall ou pub” – manifestement il n’y a pas que les chats angoras qui les motivent
  • 7/ wamiz.com, “groupe media européen N°1 dédié aux animaux de compagnie”
  • 8/ zooplus.fr, vendeur d’aliments pour animaux, qui édite son site en 30 langues – pas vraiment le petit blog sympa de ta cousine qui kiffe les chats
  • 9/ wikipédia : la seule source neutre de ce Top 9

Donc si on résume, on a

  • 3 grands médias français (Le Monde, Ouest France, Le Figaro) propriétés de milliardaires et / ou subventionnés sur fonds publics, et donc la vocation est absolument hors-sujet par rapport à la requête « chat angora » : pertinence ?
  • 2 vendeurs de sous-produits industriels (les aliments pour animaux sont faits à partir des déchets de l’agro-alimentaire, et ces sites web commerciaux sont donc le sous-produit d’un sous-produit) : neutralité ?
  • 1 site propriété d’un groupe du CAC40 appartenant à un milliardaire (Vincent Bolloré) : neutralité ?
  • 2 sites financés par la pub : neutralité ?

Donc, contrairement aux sornettes que nous débite Google, il n’y a dans les 8 sites les mieux classés sur cette requête pas un seul résultat vraiment pertinent ni aucune information objective :

  • les 3 médias français n’ont écrit sur ce thème dont ils se moquent éperdument que dans l’intention de vendre des abonnements
  • les 2 vendeurs d’aliments pour animaux n’ont écrit leurs articles que dans l’intention de vendre des aliments pour animaux
  • la filiale de Vivendi et les 2 sites publicitaires n’ont écrit leurs articles que pour vendre de la pub à leurs annonceurs et nous spammer avec
  • ces 8 sites sont fondamentalement hors-sujet par rapport à leur véritable activité économique et n’ont publié sur le thème que pour gagner de l’argent

On ne trouve pas un seul site désintéressé dans les résultats sur ce thème si mignon, innocent et apolitique comme une croquette au saumon d’élevage :

  • PAS UN SEUL site perso d’authentique passionné-e de chats angoras
  • PAS UN SEUL site d’authentique média spécialiste dans les chats
  • PAS UN SEUL site d’expert professionnel du chat angora – éleveur, vétérinaire…

Voilà la pertinence et l’objectivité du numéro 1 mondial du capitalisme attentionnel, après 24 ans d’affinage algorithmique intense : une page de résultats envahie par des marchands rusés, éliminant les experts authentiques.

Libre entreprise et libre concurrence ?

E-A-T – Expertise Autorité Fiabilité, ou prime aux riches ?

Comment s’expliquent les piteux résultats de Google ?

Ils s’expliquent par les modifications apportées au fil des années aux algorithmes de Google, qui ont privilégié les sites considérés d’autorité.

En août 2018, Google a sorti une mise à jour de son algorithme, que la communauté SEO a surnommé “Medic Update” car elle a fortement impacté les sites médicaux et d’autres catégories de sites que Google classe comme relevant d’une logique de “YMYL”, Your Money Your Life, c’est à dire des sites traitant d’argent ou de questions vitales, donc sensibles.

Cette mise à jour Medic Update a mis en œuvre des critères dits d’E-A-T, c’est-à-dire “Expertise, Authoritativeness, Trustworthiness”, ou en bon français : Expertise, Autorité, Fiabilité.

Ces critères expliquent le fait que ce n’est plus seulement la pertinence sémantique d’une page qui la positionne en tête des résultats, mais le site sur lequel le contenu est publié, et la puissance de ce site en termes de backlinks, de volume publié, de qualité technique, d’optimisation SEO etc.

Voilà pourquoi des médias généralistes, des marchands de pubs et des vendeurs de croquettes se retrouvent propulsés en tête de classement sur un thème dont ils ne sont absolument pas des spécialistes désintéressés : ni experts ni autorités reconnues en matière de chats angora, ces sites marchands ne sauraient inspirer aucune confiance pour nous renseigner sur ce thème innocent et sur bien d’autres, étant données leurs intentions commerciales avérées.

En classant tous ces sites frauduleux dans le top 10 sur la requête “chat angora”, Google prouve que ses permanentes révolutions algorithmiques ne servent pas l’intérêt collectif, mais le seul intérêt des marchands d’attention.

Distorsion de concurrence mondialisée

La mise à jour Medic Update et d’autres choix contestables de Google aboutissent à des effets pervers massifs : étant donné que seules des entreprises puissantes ont les moyens de construire ce que Google considère comme de l’autorité et de l’expertise pendant des années, en payant des spécialistes du SEO, cette prime donnée aux sites d’autorité contribue activement à éliminer 95% des sites web des premières pages de Google, et donc à verrouiller durablement l’accès aux marchés en refusant à la grande majorité des challengers d’entrer dans la course aux clics.

Ainsi, loin de favoriser l’équité et le pluralisme, Google ne donne le trafic qu’aux sites capitalistes qui, avec de gros moyens, ont beaucoup investi pour respecter le grand nombre de contraintes techniques et éditoriales imposées par Google.

Par conséquent, des milliards de civils, individus, simples citoyens, amateurs même experts dans une niche, petites entreprises, travailleurs indépendants, se retrouvent de fait expulsés d’Internet par privation totale de trafic. Ils ont le droit de publier, mais uniquement dans le vide. Merci qui ?

De fait, une étude du géant du SEO Ahrefs a montré que 90% des pages web obtiennent 0 visite par an, et que 6% des pages web reçoivent moins de 10 visites par an. Google ne promeut que 4% du web.

Rappelons aussi que Google contrôle environ 90% de la recherche mondiale, et que cette recherche constitue le point d’entrée principal vers Internet qui est le point d’entrée principal vers de nombreuses activités économiques.

On voit bien que ce quasi-monopole d’une des entreprises les plus riches du monde entraîne la constitution d’une kyrielle d’oligopoles dans tous les domaines de l’économie et plus généralement dans tous les centres d’intérêt humains.

On voit aussi l’énorme problème de souveraineté posé par le contrôle arbitraire et unilatéral d’une entreprise américaine sur l’économie de centaines de pays.

Dans l’Internet du géant américain, écrire de manière désintéressée sur “chat angora” et des millions d’autres thèmes ne sert plus à rien puisque Google n’enverra le trafic qu’à des entreprises capables de payer au moins un expert SEO à 500€ par jour – voilà le genre d’expertise et d’autorité qu’il récompense en réalité.

Publiez sur un thème électrique : Google enverra le trafic aux vendeurs de matériel, comme Legrand et Schneider – et rien aux artisans électriciens.

Publiez sur la décoration d’intérieur : Google vous renverra vers Elle ou vers Ikéa, quasiment jamais vers une décoratrice d’intérieur indépendante, trop amateure à son goût, trop nulle en web, trop peu SEO.

Publiez sur la médecine : Google vous renverra vers Passeportsante et Doctissimo, deux sites à Paywall, et pas vers un site de professionnel de santé, diététicienne ou médecin-nutritionniste, et surtout pas vers un passionné désintéressé qui lui sera totalement privé de trafic par les critères E-A-T.

Publiez sur n’importe quoi : Google enverra le trafic à une poignée d’acteurs capitalistes, éliminant 96% du tissu social et économique mondial.

Loin de fournir une info neutre et objective, Google renforce la puissance de ceux qui l’ont déjà, envoie des clients à ceux qui en ont déjà, offre notre attention à ceux qui la captent déjà.

Conclusion : éliminer le site qui élimine 96% du web

Ainsi, dans le monde d’aujourd’hui, le principal fossoyeur des libertés d’expression, d’opinion et d’entreprise, le principal ennemi d’Internet comme forum public mondial, le principal assassin du pluralisme de l’information, c’est la pieuvre Google et tout le réseau d’Alphabet qui jouit de positions dominantes aussi abusives qu’injustifiables.

Internet a donné la parole à l’humanité, et Google l’a réduite au silence pour la punir de n’être pas assez experte, pas assez pertinente, pas assez fiable à son goût.

La seule manière de retrouver accès en tant qu’internautes à des sites innocents, honnêtes ou non-commerciaux sur des millions de thèmes, consiste à faire à Google ce qu’il fait à des milliards de sites web : l’éliminer.

Changeons de moteur de recherche par défaut. Modifions nos pratiques pour faire tomber le monopole toxique de la régie publicitaire Google et rétablir une équité d’accès à l’information et à l’économie mondiale. Reprenons le contrôle d’Internet. Miaou !

La suite

Le pamphlet anti-Google continue ici :

Google et le SEO contre les libertés d’expression et d’entreprise

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